
« L’an second de la République française, le vingt-neuf frimaire, après midi, pardevant nous, officier public de
Marseille et dans la maison commune, est comparu le citoyen
Claude Durrant, premier assesseur suppléant au défaut du juge de paix, officier de police du cinquième arrondissement du canton de Marseille, lequel, pour se conformer à l’
article huit du titre cinq, section cinq, de la loi du 20 septembre 1792 (vieux style), nous a remis ce jour d’huy une expédition en forme de verbal par lui dressé le jour d’hier, par lequel il conste avoir été requis par le citoyen
Joseph Rey, concierge de la maison d’arrêt établie à Saint-Jaume qui a dit que ce matin vers les onze heures, un détenu appelé
Jean Louis Richaud, natif d’Ollioules, département du Var, qui n’était dans la maison que depuis hier, s’est jeté de l’escalier du cinquième étage, en bas au vestibule, à laquelle réquisition il s’y est transporté avec le citoyen
Honoré Marguerit, volontaire, et
Toussaint Davin, caporal du premier bataillon de la Révolution, en garnison dans cette commune et de garde au poste de la maison d’arrêt de Saint-Jaume, deux citoyens actifs dont il a requis l’assistance, et encore du citoyen
Léger d’Allon, chirurgien à la susdite maison,
Ont trouvé dans le vestibule, étendu sur une paillasse, le cadavre du susdit Richaud, tout habillé, paraissant avoir un grand coup du côté de l’œil gauche et sur le nez.
Le chirurgien l’a visité et, sous serment, a déclaré que le cadavre a le coronal fracturé, la mâchoire inférieure également fracturée en divers endroits, ainsi que la cuisse droite et toutes les côtes du côté droit, ce qui a occasionné sa mort.
Tel est son rapport fidèle, ajoutant que cet homme paraît être âgé d’environ trente-cinq [ans], d’après lequel renseignement, et n’ayant pu en avoir d’autre, nous avons dressé le présent acte pour qu’il en conste, et avons signé. »