Une noyée dans la rivière
(Rabou, 8 avril 1787)

rabou-cascade-de-la-pisseCe jour d’huy huit avril mille sept cents quatre vingts sept, nous Etienne Blanc, notaire royal de la ville de Gap, chatellain du lieu de Rabou, sur la réquisition verballe à nous faite par Jean Marcellin, procureur d’ofice dudit lieu y habitant,
Nous nous sommes transporté audit lieu de Rabou sur les quatre heures de ce jour, assisté dudit Marcellin, du greffier de chatellain, de Jean Antoine Marin, consul, Jean Etienne Pauchon Bourges, Jacques Marin, et Pierre Gay, principaux habitans dudit lieu, et au cartier apellé la Caille,
Où nous avons trouvé un cadavre qui ce trouvait dans le ruisseau apellé la Combe, ayant la face tournée vers le ciel, qui a esté reconnu être celluy de Marguerite Pauchon Saigne, femme de Barthélemy Pauchon Saigne, malade depuis plusieurs jours et attainte d’une frénésie violente, ayant donné quelques marques de démance,
Laquelle a été trouvée ce jour d’huy sur les sept heures de ce matin dans ledit ruisseau, noyée, dou elle a été tirée morte en notre présance et à l’aide de plusieurs personnes, vêtue de ces vieux haillions, et ayant conjointement avec les sus nommés vérifié et examiné ledit cadavre, il ne lui a été trouvé aucun playe ny contusion,
Laditte Marguerite Pauchon Saigne ayant été estoufé par l’eau paroissant agée d’environ quarante huit ans et comme il est de la connoissance des sieurs consul et principaux habitans sus nommés que ladite Pauchon Saigne professoit la religion catholique et apostolique et romaine, nous avons ordonné quelle sera ensevelye avec les cérémonies de l’Eglise aux formes ordinaires et avons signé avec le procureur d’office, le greffier, le consul et les trois susdits principaux habitants.

[Signatures]

 

  • Sources : Archives départementales des Hautes-Alpes, B 783.