Violence gratuite autour d’une bicyclette (Aix-en-Provence, 3 avril 1899)

  • Sources : Archives municipales d’Aix-en-Provence, I1/21 n°176
bicycleL’an 1899, devant nous Comte Auguste, commissaire central de police à Aix (Bouches-du-Rhône),
Se présente l’agent de police Beaussan, lequel nous fait le rapport suivant :
« Hier soir, vers 6h40, me trouvant de service en ville et passant sur la place de la Rotonde, j’ai vu un rassemblement sur la place des Marronniers, en face le café de Marseille. Je me suis approché pour voir ce qui se passait.
« Les personnes présentes m’ont déclaré que le nommé Jaubert Jules venait de faire tomber volontairement un jeune bicycliste en saisissant la machine par derrière, que, après l’avoir aussi fait tomber, il l’avait bousculé et frappé, ce qui avait causé l’indignation du public et que, sans leur intervention, il lui aurait fait un mauvais parti.
« Je me suis mis à la recherche de Jaubert que j’ai arrêté sur le champ. Je l’ai déposé à la chambre de sûreté à votre disposition et, après lecture, etc. »
En suite de cette déclaration, entendons le sieur Clappier Jean Baptiste, quinze ans, manœuvre demeurant à Aix, rue des Tanneurs, 40, lequel déclare :
« J’étais en train de m’amuser à monter en bicyclette et, comme je ne suis pas bien fort, quelques-uns de mes amis me suivaient et m’aidaient. Pendant ce temps est arrivé le nommé Jaubert Jules qui a saisi la selle de ma machine et m’a attrapé moi-même par l’épaule. Il m’a fait tomber à la renverse et ma veste a été déchirée. La machine a eu la pédale brisée, ce qui m’a coûté un franc de réparation. Lorsque j’étais à terre, il m’a envoyé des coups de poing et des coups de pied et si des personnes présentes n’étaient venues à mon secours, il m’aurait fait un mauvais parti. J’ignore le motif de cette agression. Je n’avais jamais rien fait à Jaubert. Heureusement que je n’ai reçu aucune blessure car, dans cette chute, j’aurais pu me faire bien mal. »
Et, après lecture, etc.
Faisons comparaître l’inculpé, lequel, sur interpellation, déclare :
« Je me nomme Jaubert Jules, né à Aix (Bouches-du-Rhône) … 1882, de Louis Joseph et de Virginie Marguerite Faure, célibataire, manœuvre, demeurant à Aix, rue Suffren, 10, jamais condamné. Je reconnais les faits qui me sont reprochés. J’ai agi ainsi je ne sais par quel motif. Cela ne m’arrivera plus à l’avenir. »
Et, après lecture, etc.
Vu ce qu’il en résulte contre le nommé Jaubert Jules, inculpation de coups et violences volontaires, disons que le dit Jaubert sera laissé en liberté et que le présent procès-verbal dressé à son encontre sera transmis à Monsieur le Procureur de la République aux fins de droit.

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