Depuis quelques jours, les habitants de Saint-Benoît, dans les Basses-Alpes, village proche d’Annot, constataient quotidiennement et avec stupéfaction que disparaissaient dans les jardins une grande quantité de légumes dont ils s’approvisionnaient en hiver.
Aux alentours du 20 janvier 1884, ils remarquèrent même que du bois s’était volatilisé chez Cyprien Honoraty, un vénérable vieillard de 75 ans.
Par chance, quand on se rendit compte du larcin, le voleur se trouvait encore sur la propriété. Quelques citoyens s’unirent pour lui mettre la main au collet. L’homme finit par avouer ses vols répétés et fit tout son possible pour demander grâce à la population qui, à juste titre, était particulièrement en colère contre lui.
La sagesse finit par l’emporter et on décida de le laisser repartir à la condition qu’on ne l’y reprenne plus, ce dont il ne se fit pas prier.
Il semblerait que les vols cessèrent à Saint-Benoît dès ce jour-là.
- Source : Le Petit Alpin, 2e année, no 22, édition du 26 janvier 1884, page 3.