L’assassinat d’André Diouloufet (Rognes, 27 août 1800)

rognes1« aujourd’hui dix huit fructidor an huit de la République française une et indivisible, à huit heures avant midy par devant moi albert paul jaubert agent municipal de cette commune de Rognes, faisant les fonctions d’officier public pour recevoir les actes destinés à constater les naissances et les décès des citoyens sont comparus en la maison commune les citoyens alliberts assesseurs du juge de paix du canton lesquels assistés de joseph Girard agé de soixante deux ans et d’Elzeard Tourret agé de cinquante deux ans tous du dit Rognes ont déclaré à moi dit officier public qu’ayant été instruit qu’un homme avait été trouvé mort avec des signes d’une mort violente à la bastide de St-Julien terroir de Rognes, ils se seraient transportés sur les lieux avec le juge de paix du canton et auraient rédigés le procés verbal dont la teneur suit.

Ce jourd’hui dix neuf fructidor an huit [27 août 1800] de la République française une et indivisible à une heure du matin (vieux stile) nous Marc philip juge de paix du cy devant canton du puy Ste Réparade sur la Réquisition qui nous a été faitte par le Citoyen jaubert agent municipal de la commune de Rognes qu’il avait été commis un assassinat sur le territoire de la ditte commune de Rognes, surquoi nous nous sommes transportés de suitte au dit Rognes et étant à Rognes la force publique a été requise nous nous sommes transportés de suitte rendus à la bastide du […] Gras dit St-julien où était arrivé en la ditte bastide, ayant trouvé toutes les portes fermées, et ayant heurté à la porte d’entrée du […] de la ditte bastide, on est venu ouvrir la porte, étant entré nous avons requis Marie Gaudin épouse d’andré Diouloufet de tenir fermées les portes et fenêtres de la maison afin que qui ce soit ne s’en éloigne sans notre permission, sans que nous ayons procédé à nos opérations qui font le sujet de notre temps qui est l’assassinat qui paraît à notre vue de la personne du citoyen andré Diouloufet époux de susditte Gaudin Marie, laquelle l’avons interrogé nous à dit que l’assassinat avait été fait par le tems qu’ils soupaient tous ensemble avec les jean Lambert cordonnier joseph Michel et sa femme et que le coup était venu par un trou qui est à la (fenêtre, porte ?) attendu qu’elle était fermée et ayant interrogé les sieurs Lambert et Michel et nous ont répondus de même que la ditte Gaudin.
Et de suite nous avons requis le Citoyen Gaudin officier de Santé par nous requis de faire visitte du citoyen andré Diouloufet à l’instant.
À quoi procédant le dit Gaudin a remarqué que le dit Diouloufet est mort […] d’une mort violente, faite avec armes à feu ce qui a […] la mort du citoyen Diouloufet, l’ayant trouvé sur le dos au milieu de l’appartement qui lui sert de (couche ?) ayant sous lui le dosier d’une chaise et son chapeau face penchée sur le côté droit, n’ayant […] ayant une chemise, un mouchoir au col un gilet une culotte de cadix de couleur brun, une paire de guettre de peau une paire de soulier avec boucles avec d’attaches, étant tout baigné dans son sang ayant plusieurs blessures faites avec armes à feu chargées avec plusieurs balles ou carreaux […] dirigée sur le pariétal gauche, dont une […] cerveau paraissait plusieurs ensemble avec signes dans l’oreille gauche avec le fracas et lésions aux parties environnantes et une troisième traversant deux parties lateralles et moyenes du col dans […] toujours du côté gauche desquelles déclarations, il résulte que le dit andré Diouloufet est mort d’une mort violente et qu’il a été tué avec armes à feu en conséquence et attendu que la cause de sa mort est connue et que toutes autres recherches seraient inutiles, nous avons déclarés que rien ne s’opposait à ce que le corps fut inhumé suivant les formes ordinaires, et avons dressé le présent procés verbal que nous avons signés avec le dit Gaudin officier de Santé et autres présents qui ont signé. L’an, le mois jour et heure susditte.
Signés,
Philip, juge de paix, Allibert assesseurs, Simon valeye assesseurs, Barthélémy pécout assesseurs.

D’après la lecture de ce procès verbal que les dits joseph Girard et Elzeard Tourret ont déclarés être conforme à la vérité et d’après la déclaration que le dit andré Diouloufet avait été transporté et déposé dans l’hospice du dit Rognes, je m’y suis sur le champ transporté en leur présence, je me suis assuré de la mort du dit andré Diouloufet et j’en ai dressé le présent acte que j’ai signé avec les dits alibert pécout Simon valeye Girard et le dit Tourret ayant déclarés ne savoir écrire et le dit Gaudin.

Jaubert agent municipal ».

  • Texte transmis par Alexandre Dumont-Castells
  • Photographie : Vue générale de Rognes. DR.

 

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