En ce printemps de 1848, alors que la France était en ébullition du fait de la Révolution du mois de février 1848 qui avait chassé le roi Louis-Philippe du pouvoir, Rians, petit village du Var, connut un épisode tumultueux. Le jour des élections législatives, un individu, connu pour ses discours enflammés et ses idées radicales, proféra des menaces à l’encontre du vénérable curé de la paroisse.
Les paroles haineuses de cet homme résonnèrent dans les cafés et sur les places publiques de Rians. La population, attachée à son curé, s’indigna profondément. La colère grandit rapidement et l’individu dut se réfugier dans un café pour échapper à la foule en colère. Le maire dut même intervenir pour le protéger des représailles.
Les femmes et les enfants, tout aussi indignés que les hommes, réclamaient l’expulsion de cet agitateur. Le village tout entier était en émoi. Finalement, l’individu prit la fuite, laissant derrière lui une communauté profondément choquée.
Ce qui rend cet événement encore plus marquant c’est l’attachement profond que les habitants de Rians portaient à leur curé. Quelques jours auparavant, il avait prononcé un discours inspirant à l’occasion de la bénédiction de l’arbre de la liberté, un discours qui avait touché les cœurs.
Toute la nuit, les villageois veillèrent devant le presbytère pour protéger leur prêtre. Les autorités locales, comprenant l’ampleur de la situation, exprimèrent leur soutien au curé et leurs regrets pour cet incident.
- La Gazette du Midi, 3 mai 1848, p. 3.